Vera&John, une marque de casino en ligne basée à Malte, a annoncé fin décembre qu’elle mettait fin à ses activités en Australie alors que la réglementation du marché se profile à l’horizon. Le casino en ligne a été le premier à quitter le marché local et il ne serait pas surprenant que d’autres opérateurs de jeux plus importants lui emboîtent le pas dans les semaines et les mois à venir.

Bien que Vera&John ait informé ses joueurs australiens que sa sortie était basée sur une décision commerciale, il est en fait assez clair que la raison se trouve derrière le projet de loi 2016 d’amendement sur les jeux interactifs, présenté à la législature australienne par le ministre des services humains Alan Tudge. En bref, la législation proposée par le ministre Tudge appelle à la mise en œuvre de définitions claires de ce qui est légal et de ce qui ne l’est pas en termes de jeux d’argent en ligne.

Par exemple, le projet de loi concerne les paris sportifs en ligne et la manière dont ils sont proposés aux clients locaux. En Australie, les paris de ce type ne peuvent être placés que par un appel téléphonique. Cependant, les opérateurs de jeux offshore ont exploité certaines lacunes de la législation existante pendant des années en créant des applications pour smartphones qui permettent aux joueurs de faire des paris en ligne sans utiliser de téléphone. Si le projet de loi du ministre Tudge est adopté, il sera mis fin à ces pratiques.

Il était temps ?

Un autre élément important à prendre en compte est le fait que les jeux de casino et le poker en ligne ne sont pas explicitement illégaux en Australie. Toutefois, si la nouvelle loi est adoptée, le statu quo actuel changera, ce qui entraînera des temps difficiles pour les opérateurs de casinos en ligne et les salles de poker qui fournissent leurs produits aux joueurs australiens.

Vera&John a vraisemblablement mis en place le début de ce qui pourrait se transformer en un exode des opérateurs de jeux en ligne ou en un départ massif des opérateurs du marché local. En novembre, lorsque les premières nouvelles concernant l’éventuel nouveau régime réglementaire sont apparues, PokerStars s’est empressé de confirmer qu’il quitterait probablement le marché, si la législation proposée devenait effective.

La plus grande salle de poker en ligne du monde a gardé un profil bas et a tacitement évité les marchés non réglementés dans l’espoir de nettoyer sa réputation ternie devant les régulateurs et les législateurs américains et de revenir éventuellement sur des marchés américains plus réglementés et sur ceux qui le seront dans un avenir proche (et pas si proche). La marque a lancé ses opérations en ligne dans le New Jersey en mars 2016, ce qui a considérablement dynamisé le marché local.

Il est important de noter ici que le projet de loi 2016 sur les jeux interactifs doit encore faire l’objet de consultations, de discussions et d’un examen plus approfondi. En d’autres termes, il est possible que d’autres changements soient mis en œuvre, qui pourraient rendre l’environnement de jeu australien plus favorable aux opérateurs étrangers ou qui pourraient faire de l’Australie un territoire interdit pour ces mêmes opérateurs.